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LA COMMUNE DE PARIS 1871
Une révolution sans guillotine · Sans Tribunal Révolutionnaire · Sans décapitation · Sans procès politique · Sans intellectuels, mais avec les ouvriers, les artisans · Sans utopie, mais avec pragmatisme En moins de 72 jours s'élaborent des revendications: · Remise des loyers non payés · Suppression des ventes du Mont-de-Piété · Abandon des poursuites pour loyers non payés · Allongement des délais pour le paiement des dettes · Attribution de pensions pour les blessés, les veuves, les orphelins, les gardes nationaux tués au combat · Réquisition des logements inhabités · Création d'orphelinats · Ventes publiques d'aliments aux prix coûtants · Distribution de repas · Instauration du mandat impératif · Proclamation du droit sacré à l'insurrection · Proclamation de la République universelle pour réaliser dans les faits l'abolition de l'esclavage votée en 1848
· Incendie de la guillotine place Voltaire · Suppression de la peine de mort · Attribution des ateliers abandonnés aux coopératives ouvrières après indemnités
aux propriétaires · Réduction du temps de travail à dix heures par jour · Encadrement ouvrier dans les usines et les ateliers · Interdiction du travail de nuit pour les enfants · Égalité des salaires entre hommes et femmes · Création d'un salaire minimum · Reconnaissance de l'union libre · Mariages par consentement mutuel · Gratuité des actes notariaux · Séparation de l'Eglise et de l'Etat · Rupture avec le Concordat · Suppression du budget des cultes · Sécularisation des biens du clergé · École gratuite et laïque · Laïcisation des hôpitaux · Liberté de la presse · Reconnaissance de droit des enfants illégitimes · Instauration d'une inspection des prisons · Création d'écoles professionnelles ...
Documentaire de Mehdi Lallaoui
Production : Mémoires Vives Production 2004, vu sur France 5
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La Commune de Paris désigne une période insurrectionnelle à Paris qui dura deux mois environ, du 18 mars au 28 mai 1871 ("semaine sanglante" du 21 - 28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel, établit une organisation proche de l'autogestion pour gérer la ville. Thiers avait commandé la construction des fortifications qui entouraient Paris, alors qu'il était ministre de Louis-Philippe. Il avait conçu cette enceinte pour défendre la ville contre des ennemis, mais avait aussi déjà calculé à l'époque que, pour mettre un terme aux insurrections populaires, il suffisait d'enfermer les insurgés dans la ville, puis de les réprimer. En février 1848, Thiers avait vainement proposé ce plan au roi Louis-Philippe, pour briser la révolution parisienne. - Le 17 mars 1871, Thiers et son gouvernement, évaluant mal l'état d'esprit des Parisiens, envoient la troupe au cours de la nuit s'emparer des canons de la butte Montmartre. Ce même jour, Thiers prend soin de faire arrêter Auguste Blanqui (républicain révolutionnaire insurectionnaliste surnommé « l'Enfermé » parce qu'il avait passé plus de la moitié de sa vie dans les prisons des rois et de l'empereur) qui se reposait chez un ami médecin à Bretenoux (Lot). De là, il le fait transférer en Bretagne, sous surveillance militaire, avec ordre de tirer en cas d'évasion. - Le 18 mars, à Montmartre, au matin, le peuple parisien s'oppose à la troupe venue chercher les canons, puis, rapidement, celle-ci fraternise avec lui. Un peu partout dans Paris la population s'en prend aux représentants supposés du gouvernement, élève des barricades et fraternise avec la troupe. Deux généraux, Claude Martin Lecomte qui avait donné ordre de tirer sur la foule et Clément Thomas (responsable de massacres en juin 1848), sont fusillés rue des Rosiers (en partie rue du Chevalier-de-La-Barre actuelle). C'est le début de l'insurrection.
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Les élections sont organisées le 26 mars pour désigner les 92 membres du Conseil de la Commune. Compte tenu des départs de Parisiens avant et après le siège de Paris par les Allemands, et de ceux qui suivent Thiers à Versailles (100 000 selon les dires de Thiers) les abstentions sont d'environ 25 pour cent, nombre normal pour l'époque. L'élection d'une vingtaine de candidats « modérés », représentant les classes aisées, montre que les élections furent relativement libres. Rapidement le Conseil de la Commune se divise en « majorité » et « minorité ». Les majoritaires sont les « jacobins », les « blanquistes » et les « indépendants ». Pour eux le politique l'emporte sur le social. Se voulant les continuateurs de l'action des Montagnards de 1793, ils ne sont pas hostiles aux mesures centralisatrices voire autoritaires ; cependant ils voteront toutes les mesures sociales de la Commune. Ce sont eux qui imposeront la création du Comité de Salut public le 1er mai par 45 voix contre 23. Les minoritaires sont les « radicaux » et les « internationalistes » proudhoniens, ils s'attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires, ils sont les partisans de la République sociale. Ces tendances se cristalliseront le 28 avril, lorsque les majoritaires imposent la création d'un Comité de salut public, organisme que les minoritaires refusent car il leur semble contraire à l'aspiration démocratique et autonomiste de la Commune. Si ces luttes d'influence sont incomprises d'une grande partie des Parisiens, les deux tendances feront combat commun dès l'entrée des troupes versaillaises dans Paris. À côté de ces personnalités, il ne faut pas oublier l'extraordinaire effervescence politique que manifestent les classes populaires de Paris. La tension politique est maintenue par les élections à répétition, le 26 mars pour le Conseil de la Commune et le 16 avril pour des élections complémentaires.
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Le Mur des Fédérés au Père Lachaise (Paris) symbolise la lutte pour la liberté et des idéaux. Là, le 28 mai 1871, cent quarante-sept fédérés, combattants de la Commune furent fusillés et jetés dans une fosse ouverte au pied du mur. Le cimetière du Père-Lachaise fut établi en mai 1804 dans un domaine qui avait longtemps appartenu aux Jésuites et où le Père Lachaise, confesseur de Louis XIV, avait résidé à la fin de sa vie. Ce fut au XIXe siècle le cimetière de l'aristocratie et l'on y transféra aussi les restes de personnages célèbres des époques antérieures. C'est là qu'au cours de la Commune, au printemps 1871, se retranchèrent les derniers combattants. Les Versaillais, maîtres du lieu vers la fin de l'après-midi du 28 mai, y fusillèrent tous les prisonniers contre un mur appelé depuis lors Mur des Fédérés. Le massacre des communards allait alors prendre fin mais la répression continua. Le bilan, comprenant les victimes de la guerre civile et de la répression qui suivit, s'établit entre 20 000 et 30 000 morts. Le drame, amplifié encore par l'hystérie haineuse des médias, se lit dans ces chiffres. Mais la Commune et l'action des Communards restèrent gravées dans les mémoires, au cœur même du Mouvement ouvrier qui ne mit que quelques années à renaître.
Extrait du film de R. Ménégoz : "La Commune de Paris"
Production : LES AMIS DE LA COMMUNE 1953 - Musique de Joseph Kosma. Site de l'association: les amis de la Commune - ici
Partie 1
Suite du film de R. Ménégoz L'INTÉGRALITÉ, liens externes:
Henri Philippe Joseph Guillemin un historien, critique littéraire, conférencier et polémiste français reconnu pour ses talents de conteur historique et pour ses travaux sur les grands personnages de l'histoire de France. Il est aujourd'hui encore critiqué ou admiré pour son honnêteté vis-à-vis de l'histoire et pour ses révélations sur certaines grandes personnalités (notamment Napoléon Bonaparte, Philippe Pétain, Jeanne d'Arc, Jean-Jacques Rousseau, etc.) et certaines grandes affaires de l'histoire française (l'Affaire Dreyfus par exemple).